Choisir son système de chauffage
L'essentiel
Un logement se présente toujours avec l’un des deux installations : soit une production centrale (chaudière), un réseau de distribution et des émetteurs de chaleur, soit avec des appareils électriques indépendants.
Cette page présente les éléments qui permettent de comprendre puis de s’orienter vers l’un ou l’autre de ces deux systèmes. Chacun fait l’objet ensuite d’une présentation dans une page dédiée pour aller plus dans les détails.
Le point de départ est de réaliser un diagnostic des installations existantes, en parallèle avec le projet de rénovation énergétique, qui va concerner les postes de travaux sur l’enveloppe du bâtiment, afin d' avoir une approche globale.
Ces installations sont-elles en bon état ? Sont-elles adaptées au projet de rénovation ? Faut-il les changer, et si oui, par quoi ?
NB : les pompes à chaleur (PAC) sont évoquées dans le type de chauffage qu’elles proposent : la PAC air-air dans les systèmes électriques, et la PAC air-eau avec les chauffages en chaleur-réseaux
Quelques chiffres
Les consommations d’énergies du résidentiel sont à 66% consacrées au chauffage, ce qui rappelle que ce poste de dépenses reste prépondérant dans le budget des ménages.
Nos recommandations
1. A quel moment choisir son système de chauffage ?
L’approche globale est la plus efficace pour faire des économies, en minimisant d’abord les besoins et en adaptant ensuite les systèmes.
Ainsi, il est toujours primordial de réfléchir au système de production de chaleur après avoir pensé l'isolation des façades, de la toiture, vérifié l’étanchéité à l’air, la ventilation, les vitrages des fenêtres, etc…
L’enjeu est de ne pas surinvestir et surdimensionner des appareils qui ensuite fonctionneront mal et auront une durée de vie réduite s’ils sont utilisés en sous-régime.
Ressources à consulter
2. En présence d'un système électrique
Bon à savoir
Les échanges de chaleur sont de trois types (cf schéma ci-dessous) :
- Le rayonnement est celui d’une source de chaleur comme le soleil ou un poêle au milieu d’une pièce : il réchauffe le corps directement.
- La conduction est la transmission de la chaleur par un matériau pour que le corps la ressente, il faut un contact (la main sur le radiateur).
- La convection utilise les flux d’air pour transmettre la chaleur. Pour que le corps humain la ressente, il faut que tout l’air de la pièce soit réchauffé.

Le chauffage électrique peut avoir plusieurs formes : convecteurs, radiateurs à inertie, pompe à chaleur air- air.
Les anciens convecteurs (souvent appelés « grille-pains ») sont peu efficaces, consomment beaucoup d’électricité car ils ont du mal à réchauffer l’air de la pièce et n’ont pas vraiment de thermostat. Ils ne sont pas considérés comme une solution à conserver.
Les radiateurs électriques à inertie sont nettement préférables pour leurs avantages :
- Chaleur douce qui maintient la température
- Rayonnement (et un peu de convection) qui apporte plus de confort à l’habitant
- Programmable (à l’unité ou de façon centralisée)
Il existe aussi des systèmes de planchers et de murs chauffants, à l’aide d’une résistance qui va tempérer la paroi. Attention cela impose ensuite des contraintes d’ameublement et de perçage, pour ne pas endommager le réseau.
Pour plus de détails sur les systèmes électriques, consulter la page “Systèmes électriques”
3. En présence d'un réseau de distribution de chauffage
a. Système alimenté au fioul
Le fioul étant une énergie très émettrice de gaz à effet de serre et de pollutions, un décret interdit l’installation de chaudières au fioul neuves depuis le 1er juillet 2022.
Pour sortir du fioul, il y a plusieurs systèmes / énergies possibles, en gardant le réseau de distribution (voir ressources à consulter). De plus, il existe des aides financières spécifiques pour remplacer son système au fioul
Parmi ces options, deux grands principes de stratégie : soit garder la chaudière et la compléter par une énergie moins polluante (systèmes mixtes ou hybrides), pour minimiser son utilisation, soit la supprimer complètement et la remplacer par une nouvelle chaudière et une source d’énergie moins polluante :
Systèmes | Énergie(s) ou matériaux d'alimentation |
---|---|
Chaudière biomasse | bois bûches, granulés, plaquettes |
Pompe à chaleur air-eau | électricité |
Chaudière Très Haute Performance condensation | gaz si raccordement disponible |
Pompe à chaleur hybride | gaz + électricité |
Raccordement à un réseau de chaleur | chaleur urbaine incinérateurs |
Chauffage solaire thermique combiné | soleil |
Chauffage au sol en cas de reprise des planchers | gaz ou électricité |
b. Alimenté au gaz
Les possibilités varient selon le type de chaudière :
- Chaudière ancienne ( 15 ans ou +) ou peu performante : les solutions sont identiques à celles précisées ci-dessus pour sortir d’un système de chauffage au fioul.
- Chaudière récente (- 12 ans) et performante (condensation) :
- La conserver
- La compléter avec une PAC hybride
- La compléter avec du solaire thermique
- La compléter avec un ballon thermodynamique
Pour plus de détails, consulter la page dédiée aux systèmes à réseau d'eau chaude
Ressources à consulter
4. En présence d'un système au bois ponctuel ou en cas d'absence de chauffage
- La cheminée ouverte ne peut plus être considérée comme chauffage principal, c’est interdit. Celle-ci sera à minima transformée en insert, car en améliorant la combustion, le foyer fermé améliore le rendement et la réduction des émissions de polluants.
- Les poêles sont des appareils indépendants que l’on peut choisir de placer à un endroit stratégique du logement, afin de profiter de leur rayonnement central pour chauffer le plus possible de volume habité. La position du conduit est elle aussi utile à prendre en compte pour récupérer le maximum de calories (on évitera de placer le conduit le long d’un mur extérieur non isolé).
La version de poêle bouilleur permet de le coupler au réseau de distribution du chauffage vers les radiateurs, ce qui donne une répartition de la chaleur vers les autres pièces.
- Les chaudières à bois sont des appareils de grande dimension, donc installés dans une cave, un garage, une annexe. La chaleur produite peut etre réservée au réseau de chauffage et/ou alimenter l’eau chaude sanitaire.
On pourra donc conserver son système à biomasse comme chauffage d’appoint, ou comme chauffage principal si le système est efficace énergétiquement et permet une distribution centralisée. Pour réduire ses émissions carbone, il vaut cependant mieux se tourner vers une source d’énergie plus propre, éventuellement en se basant sur les réseaux de distribution existant (ex : chaudière à bois à remplacer par une PAC air-eau, etc.)
Attention
En rénovation, on se pose souvent la question de supprimer un ancien conduit de cheminée, or il s’avère qu’il est toujours moins compliqué de récupérer l’existant que de le supprimer ou d’en créer un nouveau (installation d’un nouvel appareil, d’une extraction de ventilation, restructuration du logement, …). Consultez la page “Ventilation”
Quel combustible pour les appareils à biomasse ?
Les critères de choix seront les ressources locales, la possibilité de stockage, l’autonomie (ou automatisation) du système : bûches, plaquettes ou granulés.
Pour les bûches il faut de la place pour stocker les stères de bois prédécoupé aux bonnes dimensions, etc… Pour les granulés il faut soit des sacs à charger manuellement, soit une citerne de stockage.